Les larmes

 

 

Surgies de la commissure des paupières, ces perles translucides et soyeuses, amorcent tout doucement leur voyage au travers d'une lisière ombragée et courbe. Leur silencieux ruissellement traverse une livide étendue, tremblante d'une pâleur d'aurore, venant ainsi grossir ce flot luisant d'une empreinte douloureuse.

Elles sont assurément le miroir de l'âme et le vecteur de nos émotions. Leur vie, éphémère le plus souvent, prend sa source dans la nuit des temps. Le regard voilé de brume, sous ses abris semis-clos, cherche le réconfort avant de sombrer dans le chagrin. Quête muette d'où viendra l'oubli salvateur et qui sait, apportera un terme plausible à leur existence évanescente.

Guy Vigneau